Sorare accusé par l’ANJ d’être une plateforme de paris sportifs

Sorare ANJ

L'ANJ accuse la licorne Sorare d'être une plateforme de paris sportifs déguisés

La licorne française Sorare est accusée par le régulateur des jeux d’argents français de fournir des services de paris sportifs déguisés. Celle-ci a jusqu’à l’automne pour prouver le contraire. L’entreprise a reçu un avertissement de l’ANJ mais qu’est ce que cela signifie concrètement ?

Sommaire :

Le fonctionnement de la plateforme Sorare mis en cause

Sorare est une plateforme de cartes virtuelles à collectionner en ligne. Elle reprend le concept des cartes Panini mais sous forme de NFT. Les joueurs du jeu de football fantasy peuvent acheter des cartes numériques avec différents paliers de rareté associés à des footballeurs et former une équipe.

Le fonctionnement du jeu est accusé de correspondre à des paris sportifs déguisés. En effet, une fois l’équipe formée, il est possible de la placer dans un tournoi. Le résultat de celui-ci sera déterminé par les performances réelles du footballeur dans son match. Lorsque le tournoi est terminé, le joueur remporte des cartes valant parfois plusieurs milliers d’euros.

Dès lors que le joueur associé à la carte marque un but ou réussit une passe décisive, ses attributs seront améliorés et apporteront plus de points à l’équipe dans le tournoi. C’est précisément ce qui pose probable à l’ANJ comparant cela à des paris sportifs de type « buteur »

« Pour qu’il existe un jeu d’argent, il faut une offre faite au public, un gain en nature ou en numéraire, ainsi qu’un sacrifice financier. À nos yeux, le sacrifice financier tel que l’entend la jurisprudence, c’est une dépense. Or dans le cas de Sorare, il est impératif d’acheter des cartes pour participer » a indiqué Frédéric Guerchoun, le directeur juridique de l’ANJ dans une interview à BFM Business.

Quelles conséquences pour la plateforme de NFT à collectionner

L’entreprise a tout d’abord tenté de se défendre toujours sur BFM en expliquant que la notion de sacrifice financier n’était pas présente : « En l’état des lois actuelles, notre analyse est que Sorare ne rentre pas dans le périmètre des réglementations des jeux de hasard. […] Sur Sorare, Il n’y a pas de notion de mise ou de sacrifice financier, en fonction d’un événement sportif. Lorsqu’une carte Sorare est jouée dans notre jeu de fantasy, elle n’est jamais perdue. Cette carte peut être jouée 1 fois ou 500 fois, lors de la première saison comme lors de la dixième saison ».

Ce n’est pas la première fois que Sorare est accusé de la sorte. En effet, en octobre 2021, le régulateur des jeux en ligne britannique avait ouvert une enquête à l’encontre de l’entreprise pour les mêmes faits.

Si les faits reprochés à la startup sont avérés, cela pourrait avoir de lourdes conséquences sur son avenir. En effet, celle-ci devra déposer une demande auprès de l’ANJ pour obtenir le titre d ‘ « opérateur agréé en ligne » comme les plateformes de paris en ligne déjà connues. 

Enfin, la fiscalité de l’entreprise sera fortement impactée car plus importante, ralentissant son expansion. Elle devra aussi instaurer une procédure de KYC pour connaître ses utilisateurs et l’interdire d’accès aux mineurs. Toutes ces mesures pourraient fortement impacter sa rentabilité.

Sorare qui semblait s’étendre à très grande vitesse en ayant recruté comme ambassadeur Kylian Mbappé ou Zinédine Zidane comme évoqué dans le Coin Récap n°1 il y a quelques semaines, se voit aujourd’hui freiné par le régulateur français. L’entreprise a encore quelques mois pour prouver sa non-culpabilité. Cette annonce a porté un coup au secteur de la crypto monnaie française, démontrant une fois de plus l’hostilité des régulateurs envers le secteur numérique.

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Auteur

Jeune étudiant qui a commencé à s'impliquer dans l’écosystème crypto en février 2021, je compte me développer et survivre à ce bearmarket en vulgarisant l’actualité des cryptomonnaies permettant au plus grand nombre de s’y intéresser.

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