Dans l’univers de la blockchain, les informations provenant de sources de vérité sont essentielles au bon fonctionnement des smart contracts. C’est pour pallier ce besoin de données extérieures exactes et issues du monde réel que les Oracle Blockchain ont été créés.
Sommaire :
- Définition d’un oracle en crypto
- Les différents types d’oracles
- Des cas d’usages quasi infinis
- Comment fonctionnent-ils ?
- Un élément essentiel au bon fonctionnement des DApp
- Les oracles potentiellement vulnérables
- Chainlink, le meilleur oracle à ce jour ?
- Conclusion
Définition d’un oracle en crypto
Le terme d’oracle provient tout droit de l’ère Antiques. À l’époque, un Oracle correspondait à la réponse qu’une divinité, ou son interprète, donnait aux personnes qui les consultaient. Donc, ils symbolisaient un relais et une vérité entre le monde des Hommes et le monde divin.
Aujourd’hui, dans l’univers de la blockchain, les Oracles ont gardé l’idée de faire le lien entre deux mondes : le monde où nous vivons et celui des cryptomonnaies. Ainsi, la fondation Ethereum les définit comme étant « Un pont entre la blockchain et le monde réel« .
Ce sont donc des protocoles, conçus avec du code informatique, qui vont transmettre des informations fiables et vérifiées par le biais d’interactions avec les contrats intelligents. Une fois les informations de confiance reçus par les contrats intelligents, ils vont s’exécuter automatiquement en fonction des conditions fixées au préalable. On peut donc dire qu’un Oracle représente un guide de l’information.
Les différents types d’oracles
Dans l’univers de la blockchain, on distingue principalement 3 types d’oracles.
Les oracles entrants
Les oracles entrants envoient des données récupérer dans le monde extérieur, le monde réel, vers la blockchain.
Par exemple, un smart contract aurait besoin de savoir qui a gagné les dernières élections présidentielles pour effectuer une action. Il devra consulter un oracle afin d’obtenir un résultat fiable avant de le transmettre sur les différentes blockchains.
Les oracles sortants
Les oracles sortants, eux, envoient des données récupérées on-chain (sur la blockchain) vers le monde extérieur.
Concrètement, on peut imaginer un logiciel qui alerterait un utilisateur lors de mouvements de fonds sur certaines adresses. Pour récupérer les données de la blockchain, le logiciel peut consulter un Oracle pour plus de simplicité. Cela permet d’éviter, par exemple, une surveillance constante de la blockchain avec ses propres solutions matériel ou logiciel pas conçu pour.
Les oracles bidirectionnels
Les oracles bidirectionnels fonctionnent dans les deux sens. Il récupère à la fois des données présentes dans le monde réel et des données collectées sur la blockchain.
Chainlink est probablement l’oracle le plus connu. Son but est d’envoyer des informations entrantes et sortantes, essentiellement aux applications décentralisées par le biais des contrats intelligents.
Des cas d’usages quasi infinis
Comme expliqué précédemment, un oracle a pour objectif principal de recueillir des données du monde extérieur vers la blockchain. Ils font alors office de confiance et de vérité de l’information car ils en sont la seule source sur la blockchain. Cette dernière ne peut pas recueillir d’elle-même des données provenant hors de son réseau.
Ils sont nécessaires au bon fonctionnement de certains smart contracts car ils permettent d’exécuter ou non certaines tâches en fonction de variables extérieures au réseau telle que la météo, le cours du Bitcoin, la valeur d’un bien ou encore, vérifier le résultat d’une rencontre sportive.
Les usages d’aujourd’hui
Aujourd’hui, les Oracles exécutent des tâches et traitent des données dans de multiples domaines :
- L’évolution de la valeur des cryptomonnaies ou des actions en bourse
- Les résultats d’événements politique, sportifs ou culturel
Nous pourrions citer le cas du protocole Augur qui est une plateforme de marché de prédiction décentralisée construite sur la blockchain Ethereum. Les utilisateurs sont libres de créer un marché prédictif en utilisant de la cryptomonnaie REP et sont récompensés si la prédiction s’avère correcte.
Dans le domaine du sport, on peut penser au jeu de Fantasy football Sorare. Celui-ci utilise un oracle qui permet d’agréger des données de confiance de divers sites de résultats sportifs pour ensuite les intégrer à sa plateforme. Il récupère une multitude de renseignements comme les fautes, les cartons, le nombre de tirs, … Toutes ces informations vont ensuite permettre au contrat intelligent et à la DApp de faire évoluer les statistiques de ses NFT qui représentent des joueurs.
Les usages possibles dans le futur
On pourrait imaginer à l’avenir une maison intelligente fonctionnant de manière décentralisée grâce à ces oracles. Lorsqu’une tempête sera annoncée, un contrat intelligent permettra à la maison de se protéger automatiquement en exécuter des actions comme fermer les fenêtres et les volets.
Ils pourraient permettre d’effectuer de multiple tâches dans la domotique de façon décentralisée sans avoir besoin de produits centralisés comme Alexa ou Google Home. Ces objets connectés sont intrusifs, il ne respecte pas la vie privée de ses utilisateurs et ont déjà été au cœur de multiples scandales d’espionnage.
Comment fonctionnent-ils ?
Un oracle fonctionne comme un flux continue de renseignements issues du monde réel. Il recoupe des informations venant d’énormément de sources différentes, fiables et neutres pour ensuite envoyer une transaction consultable par tous dans la blockchain.
Pour statuer sur le résultat final d’un match par exemple, l’oracle peut alors consulter 20 sources différentes afin de vérifier la fiabilité de l’information. Plus l’information est disponible sur des plateformes réputées comme source sûre, plus elle est considérée comme fiable.
Cette méthode permet une décentralisation de l’information optimale car elle provient de divers acteurs. Elle n’est donc pas manipulée par une quelconque force politique ou une entreprise qui est tout l’enjeu des médias aujourd’hui.
Avant l’arrivée d’Oracles décentralisés comme Chainlink, ces services étaient assurées par des tiers comme l’entreprise Oraclize (devenu Provable). L’aspect totalement centralisé de l’information en faisait un vecteur d’attaque idéal pour un utilisateur qui souhaite profiter du système.
On distingue deux méthodes de fonctionnement pour un oracle :
- Les oracles logiciels : Ils récoltent des données disponibles sur internet et provenant majoritairement de sites web. Chainlink permet de récupérer ce flux de données en ligne pour, par exemple, obtenir le prix d’une crypto.
- Les oracles physiques : Ils récoltent des données qu’ils récupèrent dans le monde actuel grâce à des capteurs comme des puces GPS ou des thermomètres.
Un élément essentiel au bon fonctionnement des DApp de la DeFi
Dès l’introduction des smart contracts, les développeurs ont rapidement reconnu la nécessité de mettre en place des oracles afin de dépasser la frontière technique imposée par la blockchain. Ceux-ci sont essentiels au bon fonctionnement et à l’utilisation de la finance décentralisée.
Ils permettent, par exemple, de fixer un prix commun à tous les acteurs tandis qu’une API de prix fluctue entre les différents sites. Les données des oracles récupèrent les données de toutes les API pour les rendre disponibles publiquement sur les différentes blockchains.
Ils se composent généralement d’un smart contract et d’éléments off-chain qui peuvent interroger les API des sites web pour mettre à jour son contrat.
Les oracles potentiellement vulnérable
Comme cité précédemment, les oracles font office de source d’information de confiance et surtout de vérité sur la blockchain. Ils sont essentiels et donc de potentiels cibles pour des acteurs malveillants.
Lorsqu’un oracle est utilisé pour fournir de l’information, d’autant plus si elle est sensible, il faut vérifier où et combien de sources sont utilisées et qui sont-elles. Plus les sources sont nombreuses, variées et réputées, plus l’oracle est fiable.
Reprenons notre exemple précédent concernant Augur. Si l’oracle en question ne consulte qu’une seule source, celle-ci peut être manipulée ou victime d’une erreur faisant alors perdre le paris alors qu’il était réellement gagnant.
Rappelons qu’une fois les transactions envoyées sur la blockchain, celles-ci ne peuvent plus être modifiées. C’est ce caractère immuabilité de la blockchain qui rend impossible la rectification d’une erreur une fois commise.
Chainlink, le meilleur oracle blockchain à ce jour ?
Comment évoquer les oracles en crypto sans parler de Chainlink, la référence en la matière. Celui-ci est le service le plus connu est le plus utilisé car il est très sécurisé, flexible et bâti sur Ethereum mais compatible sur une douzaine de Blockchain.
Contrairement aux oracles traditionnels, Chainlink est décentralisé grâce au concept de Decentralized Oracle Network (DON). Le réseau Chainlink est composé de divers nœuds, chacun de ces nœuds stake une quantité de cryptomonnaie $LINK et peuvent, en échange, contribuer au flux de données de l’oracle. Une information est envoyée sur la blockchain lorsque celle-ci est confirmée par plusieurs nœuds.
Il fournit des données essentielles au bon fonctionnement des smart contracts d’applications décentralisées très populaires et reconnues comme Aave, Pancake Swap ou encore Curve. Son opérationnalité et sa sécurité se doivent donc d’être maximale.
Devenu l’oracle utilisé par toute la DeFi, Chainlink pourrait entraîner des dommages sans précédent à tout cet univers si une surcharge ou un exploit de bug venait à rendre le service hors ligne. C’est pour cela que beaucoup de détracteurs voient Chainlink d’un mauvais œil.
Conclusion
Pour finir, vous l’avez sûrement compris, les oracles blockchain sont des services essentiels et complémentaires aux smart contracts. Selon les éléments qu’ils vont transmettre aux contrats intelligents, ils vont permettre l’exécution automatique de transactions de façon décentralisée. Ce sont des solutions qui permettent d’élargir considérablement les possibilités permises par la technologie de la blockchain.
De la même manière que les smarts contract, ils sont vitaux pour la DeFi. Ils peuvent aussi faire face à des dangers pouvant mettre en péril l’écosystème. A présent, les Oracles blockchain ne devraient plus avoir de secrets pour vous !
Jeune étudiant qui a commencé à s'impliquer dans l’écosystème crypto en février 2021, je compte me développer et survivre à ce bearmarket en vulgarisant l’actualité des cryptomonnaies permettant au plus grand nombre de s’y intéresser.